Famine dans le nord-est du Kenya Au moins 20 morts, M. Kibali en visite
Au moins 20 personnes sont mortes de faim ou de maladie liées à la faim en décembre dans le nord-est du Kenya touché par une vague de sécheresse, où le président Mwai Kibaki était en visite mardi pour contrôler les opérations de secours, a-t-on appris de sources officielles.
Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.
Le président kényan Mwai Kibaki s'est rendu mardi dans les villes de Wajir et Mandera, non loin de la frontière avec la Somalie. Depuis ces deux villes, il a assisté au départ d'environ 40 camions transportant de l'aide alimentaire, de l'eau et de l'équipement pour forer des puits, qui doivent être acheminés vers des villages où la sécheresse a sévi ces deux dernières années.
"Nous allons intensifier les distributions d'aide à toutes les personnes touchées", a déclaré mardi M. Kibaki lors d'un rassemblement à Mandera. "Le gouvernement va aussi acheter du bétail appartenant aux communautés, l'abattre, puis distribuer la viande", a ajouté M. Kibaki. Le président est apparu visiblement bouleversé lors de sa visite d'un hôpital à Mandera accueillant des enfants gravement malnutris, selon un correspondant de l'AFP.
Samedi, M. Kibaki avait lancé un appel pour obtenir plus d'aide en faveur des deux millions de personnes menacées par la famine dans le nord-est et les régions côtières du Kenya frappées par la sécheresse. Le président a annoncé que son gouvernement avait déjà débloqué 40 millions de dollars (33,6 millions d'euros) pour faire face à l'urgence, mais a souligné qu'il manquait encore 100 millions de dollars. Au moins huit enfants sont morts à l'hôpital provincial de Garrisa et douze dans des régions périphériques, a-t-on appris mardi de source médicale. "Il y a un accroissement de la malnutrition", a déclaré le médecin-chef de l'hôpital, soulignant que "sur les 60 patients séjournant dans l'établissement, 21 souffraient de malnutrition".
Ce bilan pourrait s'alourdir car de nombreux décès parmi les populations pastorales n'ont pu encore être dénombrés, selon d'autres sources médicales. "Des centaines de têtes de bétail ont péri dans cette région (à quelque 500 km au nord-est de Nairobi) et je crains que des communautés entières qui dépendent exclusivement de leur cheptel disparaissent de la carte", a déclaré à l'AFP Farid AbdulKadir, un haut responsable de la Croix Rouge kényane, qualifiant les conditions de "particulièrement horribles". "Plus de la moitié de la population kényane doit faire face à la sécheresse et 2,5 millions de personnes ne mangent pas à leur faim", a-t-il dit. "Si rien n'est fait urgemment, la situation deviendra bientôt incontrôlable", a-t-il conclu.
Pour accéder à l'ensembles nos offres :